C’est la définition même de la gentillesse et de la douceur. Elle ne ferait pas de mal à une mouche. Si on ne savait pas que c’est une Lycan, on ne pourrait le deviner tellement elle n’a aucun instinct lupin. Seules ses capacités physiques telles la course, les sauts et autres permettent d’affirmer ses origines lupines. Mais son caractère, non. Elle est tellement discrète, gentille et timide que ça en est presque dérangeant pour son entourage. Car en plus de ces « qualités », elle est naïve, et un peu tête en l’air. Elle ne se soucie que de sa sœur, Julia, et de sa flûte de pan. Elle s’en oublierait presque, elle en oublierait qu’elle doit manger et boire. Si vous ne faites pas attention, vous ne remarquerez même pas qu’elle est là.

Malgré qu’elle soit âgée de 16 ans, elle a une toute petite voix fluette. Une voix aussi légère qu’un chant de colibri. Sa voix se marie parfaitement avec les sons qu’elle produit à la flûte de pan. Légère, voluptueuse et envoûtante même si ce n’est pas l’effet recherché. On peut dire que Jùlietta est ainsi à cause de sa maladie.

S’attarder sur Jùlietta serait un peu redondant, elle est gentille et inoffensive, c’est clair. Mais alors, où partent ses instincts lupins ? Une Lycan ne peut refouler éternellement ce qu’elle est.


Une jeune fille sanguinaire, folle à lier, expressive, impulsive. Elle est le total opposé de ce qu’est Jùlietta. Autant cette dernière n’a rien d’un Lycan mises à part les capacités physiques, July est l’archétype même du Lycanthrope dont les humains ont peur. S’amusant à sévir dans les villages humains lors des pleines lunes, tuant un homme par-ci par-là, faisant en sorte que la femme se tue d’elle-même par peur que July ne la tue de ses propres mains. Elle est vile et cruelle. Elle est loin d’être timide et introvertie, elle est extravertie à la limite de l’inimaginable. Elle est dangereuse. Non pas par sa force physique ou un de ses pouvoirs, mais bien à cause de la folie et de l’animosité refoulée par Jùlietta. July dégage en une fois tous les sentiments négatifs et les instincts lupins que la petite demoiselle devrait ressentir. July, un monstre sanguinaire. Sa passion est le sang. A chaque fois qu’elle est « activée », « réveillée » par un éternuement discret de Jùlietta, elle en profite pour faire le plein de sang, de tripes, de meurtres, tout ça agrémenté de sourires et de rires sadiques.

Il est très rare que des Lycans naissent en dehors des frontières Valicaniennes. Etant une immense meute, rares sont ceux qui s’aventurent en dehors pour y établir leur demeure. Certes, ils voyagent beaucoup mais finissent toujours par revenir au sein de leur mère Patrie. Pour les Mattez, ce ne fut pas le cas. Originaires de Valicania, comme tous Lycanthropes, ils décidèrent un jour de leur vie de s’établir en un Pays nommé Espagne. Pays où le soleil sévissait presque continuellement l’année. Mais les Mattez en avaient cure, ils étaient très résistants au soleil grâce à une magie ancestrale connue de la femelle : Corinne.

Leurs premiers siècles de vie en Espagne furent heureux et paisibles. Tout leur souriait et ils n’étaient pas dérangés outre mesure. Et ce jour arriva, le jour où Hector mis enceinte sa femme de toujours. Ils espéraient du fond de leur cœur d’avoir deux fils. Deux jumeaux, ils ne voulaient pas de femelles. Trop de travail pour élever des femelles. Mais le résultat de cette grossesse était bien loin de leurs attentes. Non seulement Corinne ne mit pas au monde deux petits loups mais deux petites louves. Et qui plus est, l’une était porteuse d’une maladie, Corinne l’avait senti grâce à sa magie. La petite louve malade n’était autre que Jùlietta. Déjà dans le ventre elle avait tout donné à sa grande sœur Julia. Pour les parents, Jùlietta était plus qu’une erreur, elle n’était pas du tout ce qu’ils attendaient, c’était un bébé malade, aux yeux rouges, aux cheveux blancs, une ignominie Lycanthropienne. Fier d’être Lycans, les parents ne pouvaient supporter cela. Malheureusement, c’est ainsi que commença la vie de la petite Louve albinos.


Jùlietta grandissait tant bien que mal dans l’ombre de sa sœur, non pas parce que sa sœur était considérée comme « meilleure » par ses parents, mais bien parce que la petite n’avait aucun moyen de se défendre, au contraire de sa sœur, Julia. Sa grande jumelle était toujours là pour elle. Jùlietta ne savait rien faire sans elle. Tellement elle aimait sa sœur, elle allait jusqu’à se rendre sur les plages espagnoles avec elle alors qu’elle ne supportait pas du tout le soleil, au contraire de Julia. La petite accompagnait sa grande sœur avec sa flûte de pan, instrument qui lui avait été offert par un vieux Lycan qu’elle avait croisé par hasard dans un bois espagnol. Il s’était sûrement pris de pitié pour elle lorsqu’il lui avait offerte. Cette flûte était la seule chose qui était réellement à elle, elle la gardait bien précieusement cachée dans le manoir, de peur que ses parents ne découvrent son trésor.

Jùlietta souriait toujours de ce petit sourire discret. Jamais elle ne se plaignait, les larmes coulaient sans bruit lorsqu’il lui arrivait de pleurer. Le sang coulait sans que cri ne sorte de ses petites lèvres. Elle ne parlait pas beaucoup, elle n’osait pas car elle ne pouvait pas. Sa voix insupportait ses parents. Ces derniers battaient constamment les deux petites. Mais ils ne pouvaient les tuer, c’étaient leurs enfants. Et une règle existait dans la Meute comme quoi un parent ne pouvait tuer sa descendance. Bien qu’il existât une règle en ce sens, l’inverse n’existait pas. Les Parents Mattez en subiront les pots cassés, n’ayant connaissance de cet état de fait.


Agée alors de 10 ans, Jùlietta se promenait en forêt avec sa sœur. Elles s’étaient aventurées dans une partie où il leur était interdit d’aller, surtout à Jùlietta. Et comme tout bon enfant qui se respecte, Jùlietta plus que Julia, pour une fois, fut instantanément attirée par ces lieux. Au moment même où elle avait pris connaissance de l’existence d’un tel endroit. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que sa vie allait prendre un tout autre tournant et qu’elle bouleverserait aussi la vie de sa sœur…

Point de vue de Jùlietta, 10 ans.

« J’étais contente, Julia était avec moi, toute seule rien qu’avec moi. Il n’y avait pas beaucoup de soleil et ça sentait bon. L’odeur des feuilles et du bois légèrement humide me plasait, je suppose que c’était parce que je suis une Lycan ? Mais maman m’avait dit que je n’étais pas un vrai Lycan alors pourquoi j’aimais bien cette odeur ?
Je serrai la main de Julia en souriant alors que je pensais à ça. Je me souvins qu’une fois Julia était revenue avec du sang sur les mains. J’avais eu peur qu’elle se soit fait mal mais en fait ce n’était pas son sang. J’étais rassurée. Je lui avais d’ailleurs fait un câlin. Et là j’eus vraiment peur. Oui, j’ai eu peur, je m’étais faite peur à moi-même. Parce que ma main avait attrapé violemment la main ensanglantée de Julia, comme si je voulais sa main rien que pour moi. J’avais même pleuré après. Et Julia m’avait consolée après s’être lavée les mains.

Mais c’était passé, maintenant je me promenais avec Julia dans les bois, en plus on allait dans un endroit que maman et papa m’avaient dit qu’on ne pouvait pas aller. J’étais toute excitée.

A un moment, on arriva dans une toute petite clairière sans soleil mais où il y avait beaucoup de lumière quand même. Je trouvais ça super joli. Il y avait même une jolie petite fleur au milieu. C’était elle qui produisait la lumière. Je lâchai alors la main de Julia pour visiter la petite clairière. En fait, je voulais cueillir la fleur pour elle mais je n’allais pas lui dire, c’était une surprise. Quand elle ne regarda pas, je courus vite vers la petite fleur argentée et je la cueillis… »

[Lire Histoire de Julia pour avoir la transition. Et pour comprendre comment July « arrive »]

Point de vue de July, Première Apparition

« Du sang.

Je voulais du sang. Je voulais tuer. J’attendais ce moment depuis toujours. Depuis ma naissance. Depuis que Corinne et Hector me servent de parents. J’allais enfin pourvoir mettre un terme à toute cette stupide mascarade et faire en sorte que plus jamais on ne me touche. Ni moi, ni Julia.

Je sentais que je me trouvais sur quelque chose de mou. Je suppose qu’après avoir voulu cueillir cette fleur pour Julia, mon corps s’était évanoui. Soit, je m’en fichais. Je gardai les yeux fermés un moment et activai mes ultra-sons, pour sentir qui se trouvait à proximité. Julia. Et en bas… Je souris et ouvris les yeux d’un seul coup, la folie meurtrière envahissant mon regard et mon esprit. Ils étaient là, en bas.

Je me ruai en bas, n’adressant mot à Julia, seule l’action de tuer me préoccupait à l’instant. J’arrivai en bas, devant mes parents aux yeux ébahis. J’éclatai de rire :

- Corinne, tu devrais voir ta tête à l’instant, elle est tellement drôle à voir que je suis prête à la laisser sur tes épaules.

Je jetai un regard à Hector qui semblait prêt à riposter pour protéger sa cruche de femme. Il m’énervait, je me ruai alors sur lui et le tua, simple comme bonjour. Il n’avait pas connaissance de ma maîtrise des rayons lunaires. Et hop, un dans le cœur. Je souris assise à califourchon sur son corps sans vie. Ah que je voulais voir ses tripes, sentir son sang sur mes doigts. Avec une expression de pure folie, j’enfonçais mes doigts et ma main avec dans son ventre et en sortis les tripes. Je portai ensuite ma main à mon visage pour lécher mes doigts. C’était tellement jouissif que j’en aurais presque pleuré. Mais la vue du visage de Corinne m’en empêcha et je me mis à rire de plus belle en me relevant. Je passai ma langue sur mes lèvres, la provoquant :

- Oh pardon, tu en voulais peut-être ?

Je l’entendis dire « July » juste avant que je n’enfonçai ma main profondément dans sa gorge, la coupant sur toute sa longueur, la pauvre était trop choquée pour se défendre. Je sortis immédiatement après ma main de sa bouche.

- Je m’appelle donc July, merci « Ma-man » ! dis-je en rigolant.

Je regardai mes mains, pleines de sang, et je frottais mon visage avec, tellement j’étais heureuse, puis du coin de l’œil, je vis Julia… »

Après cet incident, la petite Jùlietta se réveilla, ne se rappelant de rien, s’étant réfugiée avec peur dans les bras de sa sœur.


Les années passèrent, des rencontres se firent, des liens furent noués. July réapparut plusieurs fois après sa première apparition, sans jamais laisser de trace dans l’esprit de Jùlietta. Pour cette dernière, July n’existait que dans ses rêves lorsqu’il lui arrivait de lui parler.

Un jour, Julia lui annonça qu’elles partaient au Japon. Ne s’imaginant pas vivre sans elle, Jùlietta la suivit sans mot dire. Elle était juste heureuse que sa sœur ne l’abandonne pas.