Les pas retentirent dans la grande salle aujourd'hui vide de tout. Là où avant se tenait de grandes tables accueillant les quatre grandes maisons se trouvait le vide. L'estrade des professeurs avait miraculeusement survécu à cette disparition, mais avait subis les dommages du temps. Cette table qui auparavant était d'un marron étincelant et fort ou aucune rayures ne s'y étaient faites, se retrouvait blanchis et bancal. Deux de ses pieds avaient été perdus, la table autrefois bien lisse était aujourd'hui rugueuse et marquée en profondeur.

Les pas se rapprochèrent de cette table comme si leurs vies en dépendaient. Une paire d'yeux couleur argent avisa deux hommes les attendant au bout de leurs courses. Resserrant la baguette qu'il tenait il accéléra la course vite imité par ses quatre autres compagnons. Le plus petit des deux hommes leurs sourit avec une extrême tendresse faisant pétiller ses yeux verts intense d'un bonheur simple. Son teint était livide et les cernes sous ses yeux exprimés de nombreuses nuits sans sommeil, de fines mèches brunes tombaient comme bon leurs semblaient sur ce visage déjà trop fatigué, pour descendre le long de son dos en une longue tresse. Il s'appuyait lourdement sur le bras proposé de son partenaire, réprimant la douleur pour ne montrer que de la fierté et de la joie. L'autre homme était un homme beau, simplement. Grand et fin, le teint aussi pâle que son ami mais celui-ci était naturel, des yeux couleur orage qui laissait entrevoir la lassitude de l'homme. Ses cheveux blonds à la limite du blanc étaient élégamment plaqués en arrière. Sa robe blanche maculait de sang contrasté avec cette beauté angélique. Il observa la petite troupe venir à eux fière comme un paon. Pourtant, lorsque l'on connaissait ses deux hommes, on pouvait ressentir en eux une profonde tristesse sans nom.

Les pas s’estompèrent pour laisser retomber le silence lourd de sens. Le plus vieux du groupe en eut un frisson, il resserra son emprise autour de la fine main qui agrippé la sienne depuis longtemps maintenant cherchant à réconforter son propriétaire. Il tourna son regard sombre vers le visage fin de son protéger et fut hypnotisé pas son regard métallique. Le temps sembla alors s’être arrêté autour d’eux. Il observa son visage aux traits fins, ses lèvres tentatrices, ses longs cils noir, ses cheveux en bataille, sa peau de porcelaine. Ce garçon était tout simplement magnifique a ses yeux, rien n’avait d’importance pour lui. Pourtant il fut coupé dans sa contemplation.

- HARRY !
- Papa !

Il se retourna pour voir Harry étalé dans les bras de son mari. Il fronça les sourcils, depuis le début il avait ressenti que quelque chose n’allait pas mais dans toute cette guerre il n’y avait pas prêté attention, sauf a lui. Il s’approcha du couple.

- Laisse moi voir oncle Draco, j’ai des potions.
- Tu es bien un Rogue mon garçon.

Murmura lentement Harry ce qui eut pour conséquence de soulevé le cœur du jeune homme. Il observa son conjoint sourire de fierté également. Il fit boire à son « patient » un nombre important de potions avant que celui-ci ne se remette sur pied comme s’il venait de sortir du lit.

- Juste une trop grande fatigue et un manque important de nourriture, rien de trop grave oncle Harry.
- Merci Morgan, tu es un brave garçon.

Harry ne fit pas attention tout comme au reste des occupant de la grande salle du « heureusement » marmonné par un Draco trop protecteur envers ses enfants ce qui fit rire l’assemblée. Durant quelque seconde ils oublièrent la guerre et ses horreurs pour seulement se concentrer sur leur petite famille. Mais ils n’avaient plus de temps a eux il devait redevenir sérieux de nouveau. Ce fut Harry qui prit les choses en main. Il observa ses quatre garçons et leur sourit avant de prendre un air sérieux.

- Gabriel Lucius Malfoy, Mickaël James Malfoy, Castiël Sirius Malfoy, Samuel Remus Malfoy êtes-vous prêt pour votre mission ?

Sa voix était douce, grave et envoûtante. Elle était tendre et si plein d'amour que les quatre garçons l'observèrent longtemps sans un mot. Puis comme pris de panique Samuel fixa Morgan, celui-ci le rejoignit sans attendre le prenant dans ses bras pour lui murmurer des mots réconfortant. Ils savaient tous que pour Sam cette mission serait difficile. Draco ne put se retenir longtemps et invita ses enfants à venir dans ses bras vite imité par Harry. Le moment des adieux étaient venus et pour cela ils avaient peur. Pourtant, ils devaient une dernière fois répétai tous.


- Vous allez vous retrouver vingt ans dans le passé. A nos 16 ans, vous devrez faire attention à vos moindres faits et gestes. Restez à jamais souder les enfants, vous êtes votre force. Vous devez faire en sorte que cette année la soit la dernière de Voldemor, vous devez encourager le jeune moi à le tuer. Vous connaissez les enjeux, vous savez vous battre et tuer s'il le faut. Je vous en supplie faites attention à vous. Une année passe très vite surtout quand les enjeux sont si important. Par contre, je vous préviens et souvenez vous en tout au long de votre mission en tuant Voldemor dans le passé vous allez créer un paradoxe où vous serez l'oeil du cyclone. Sauf que vous oublierez petit à petit tout ce qui c'est réellement passé et vos souvenirs seront remplacés par d'autres du futur que vous aurez créé. Personne ne subira cette guerre. Personne, mes enfants et vous grandirez dans la joie, sans jamais avoir peur.

Draco pris son compagnon dans ses bras lui donnant tous l'amour et le courage qu'il avait. Il savait combien cette étape était dure pour Harry. Celui-ci reprit son souffle avant de continuer.

- Ne faites confiance a personnes, les traites son partout, méfier vous de Dumbledore, il a beau avoir de bonnes intentions il ne vous sera d’aucune aide, par contre allez directement voir…-Harry fixa Morgan droit dans les yeux- Allez directement voir Severus, lui seul sera votre allié. Vous lui donnerai cette lettre et lui expliquerai tout, mais allez y doucement avec lui. Vous resterai également avec nos doubles, faites attention à cette époque Dray et moi étions a peine ami, nous venions d’enterrer l’ache de guerre alors les disputes furent nombreuses. Vous savez qui sont vos amis et qui sont des traites mais faites attention quand même. Vous avez la chance d’avoir la carte avec vous et aussi d’être nos fils.

Les garçons se mirent à sourire, fière de leur sang. Fière de leurs parents, fière de ce qu’il avait à faire. Harry tendit la main devant lui le visage maintenant triste.

- Sam, mon ange vient me voir… Viens dans mes bras… Viens m’embrasser…

L’enfant hésita longtemps, restant dans les bras protecteur de Morgan jusqu'à ce que celui-ci l’envoi dans les bras de son père. Harry le serra de toutes ses forces dans ses bras, il l’embrassa tendrement lui, lui chuchotant tout son amour comme le plus précieux des secrets. Rogue observa cette scène avec une angoisse grandissante, celle-ci ne se calma pas lorsque ses yeux onyx croisèrent ceux orageux de son oncle, la tristesse qu’il y vit lui confirma sa pire crainte. Harry et Draco savaient quelque choses qui leurs pesaient énormément. Une vérité qu’ils auraient aimé oublier. Bientôt son ange revint dans ses bras, le visage inondé de larmes, a présent lui aussi était au courant de cette vérité dévorante. Draco s’avança vers eux et sourit tendrement leur tendant un paquet de lettres.

- Nous ne serons pas avec vous cette année alors voici des lettres pour toutes les occasions. Il y a sur chacune un prénom, une date ou alors des indications pour savoir quand l'ouvrir. Il y en a également de la part de ton père Morgan, ces lettres vous aideront. Maintenant il est l'heure pour vous de partir. Harry tu es prêt ?
- Jamais je ne le serai...

Draco rejoignit son époux et lui enserra la main alors que de son autre il tendit sa baguette imitée par le brun. La formule demandait beaucoup de magie et surtout beaucoup de volonté. Vingt ans devaient être remontés. Alors que les garçons disparaissaient lentement Draco capta une dernière fois le regard profond de Morgan, alors sans aucune retenu il le pria du bout des lèvres de veiller sur Sam.

- Draco, j'ai si peur... Nos enfants sont livrés à eux-mêmes et puis ils sont seuls.
- Ne t'inquiète pas mon amour, ils sont ensemble, rien ne leur arrivera, il rentreront tous les quatre saints et saufs.
- Oui...